lundi 23 mars 2015

De la raison utile : Pour une herméneutique culturelle en Tunisie







Depuis la chute de l’Ancien Régime, tout les tunisiens s’accordent pour reconnaître le rôle de l’intellectuel dans la mise en question des clichés et des représentations stéréotypées qu’entretiennent et projettent dangereusement la nouvelle « culture » du néo-djihadisme. Néanmoins, une série de question s’impose pour mieux comprendre le rôle de cette intelligentsia sur le forum public. Ainsi, faut-il toujours que l’intellectuel adopte une position critique vis-à-vis de son quotidien politique ? Faut-il que l’universitaire s’oppose à l’hégémonie idéologique ? Faut-il que le savant choisisse le camp des minorités, des opprimés, des victimes et, ce faisant, fasse non seulement des responsabilités qui sont le lot de ces minorités, de ces opprimés, et de ces victimes, mais aussi de leur capacité et de leur volonté de se débrouiller tout seuls sans son aide bienveillante ? L’intellectuel tunisien fait-il face à des situations toujours si claires et si tranchées que ses propres choix politiques et ses responsabilités personnelles pèsent peu dans la balance ? Faut-il que cet intellectuel soit moralement bon et se range toujours, sinon du côté des « anges », du moins du côté du progrès?
Cette série de questions de type rhétoriques affleure à l’esprit maintenant que se dessine devant nous le nouveau paysage politique de la deuxième république tunisienne. Et pourtant ces questions sont en réalité anciennes et pas seulement rhétoriques puisqu’elles sont déjà posées, par des universitaires tunisiens, depuis les débuts des 70. Toutefois, cette vieille problématique, toujours en renouveau, doit être redéfinie dans le but de surmonter notre retard civilisationnel et culturel par une réflexion sociopolitique méthodique et approfondie. C’est pourquoi, on peut dire que la question du devenir démocratique en Tunisie est loin d’être tranchée surtout que  la terreur de l’Attaque de Bardo sonna l’alarme de réveil, pour toute la société. Sur cet arrière-fond, la question immédiate qui se présente à l’intellectuel est de savoir si nous allons devoir révolutionner nos systèmes éducatifs pour préparer le terrain à une révolution de type culturelle cette fois-ci ?



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