vendredi 19 septembre 2014

Les élections présidentielles dans la Tunisie postrévolutionnaire et le triomphe de la volonté populaire




S’essayer à une typologie des candidats à la présidence de la deuxième république tunisienne est un exercice à la fois nécessaire, ambitieux, mais aussi délicat. Nécessaire, car si tous les tunisien(ne)s, titulaires de leurs droits civils et politiques, ont la faculté de se présenter à la magistrature suprême les contraintes politiques de la candidature en réduisent le nombre à quelques dizaines. Seuls quelques « privilégiés » sont en position politique de briguer les suffrages des électeurs. Ainsi, s’interroger sur les différents profils des présidentiables peut être un moyen de mieux appréhender la centralité de l’élection directe du prochain président de la Tunisie postrévolutionnaire. En effet, le contexte géopolitique actuel est une donnée perturbante pour établir une sorte de nomenclature des candidats, sans compter les facteurs conjoncturels et ceux tenant à la personnalité des candidats. Délicat enfin, car toute classification suppose des critères permanents pour une comparaison pertinente et au préalable implique de s’accorder sur une définition précise du candidat à l’élection présidentielle.  Comme tous « les espoirs », ces candidats ne peuvent prétendre jouer les premiers rôles immédiatement. Ils témoignent de nouvelles aspirations de la société tunisienne et ils symbolisent l’espoir d’une société nouvelle, assise sur des fondements différents mais pas toujours novateurs et souvent irréalistes. Ils agrègent également sur leur nom les déçus d’une politique donnée ou les mécontentements d’une frange des électeurs. Certains espoirs attirent sur eux la sympathie par le charisme dégagé. L’on sait que la personnalité du candidat est une variable essentielle dans le choix des électeurs. Ces candidats peuvent compter sur cette première étape de l’élection présidentielle pour capter un électorat volatile, dont l’opinion varie au gré des circonstances et des contextes du moment. Pour cette raison, leurs résultats électoraux seront loin d’être ridicules. Mais pour cette raison aussi, leur audience est généralement fragile sur le long terme dès lors que leur combat est monothématique. Seuls les candidats qui conservent les fondamentaux de leur engagement, mais ne se laissent pas enfermer dans leurs revendications principales, arrivent à pérenniser le mouvement politique qu’ils incarnent le temps d’un rendez-vous électoral. 

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