samedi 3 mai 2014

Les nouvelles équations démocratiques dans l'espace du Printemps arabe





Il semblerait que les démocraties modernes fassent l’objet d’un paradoxe certain. Malgré le fait que la démocratie est généralement acceptée comme étant un système politique supérieur aux autres, il est indéniable que les sociétés arabes postrévolutionnaires ressentent un malaise. Un profond sentiment de désenchantement est palpable en  Tunisie comme en l’Egypte. De nos jours, les citoyennes et les citoyens dans ces deux pays sont de plus en plus désillusionnés envers la vie politique. Plus précisément, de nombreux travaux ont mis en évidence une érosion de leur confiance vis-à-vis de la performance des nouvelles institutions politiques. Selon ces recherches récentes, une nouvelle forme d’oligarchie a émergé dans l’espace des « printemps arabe » pour récupérer la scène politique et pour exclure l’ensemble des citoyens de la pratique politique.  Afin de faire face à cette crise, il est parfois question d’octroyer aux citoyens plus de droits de participation. En accord avec les arguments principaux mis en avant par les théoriciens de la démocratie participative, les préconisateurs de la démocratie directe estiment que celle-ci est en mesure de restaurer la confiance des citoyens dans la politique. De ce point de vue, la démocratie directe a pour effet de renforcer leurs compétences. Selon cette perspective, la possibilité de participer à des référendums et à des initiatives incite les citoyens à s’intéresser davantage à la politique et donc d’acquérir les informations et les aptitudes nécessaires mais ce type de raisonnement fait contraste avec les points de vue élitistes. Selon l’école élitiste, le « peuple » n’est pas en mesure de participer de manière adéquate aux institutions de la démocratie directe. Celles-ci sont jugées trop exigeantes pour les citoyens ordinaires, car les sujets soumis au vote s’avèrent très complexes. Il en découle que les droits participatifs devraient se limiter aux institutions de la démocratie représentative en général et au droit de vote aux élections en particulier. Le scepticisme envers la démocratie directe est partagé par de nombreux théoriciens politiques. L’école dite conservatrice fait valoir, par exemple, qu’étendre les droits de participation des citoyens peut se révéler dangereux dans le sens où des idées autoritaires pourraient s’imposer. Dans une logique similaire, l’école néolibérale craint que la démocratie directe mène à un affermissement des extrémismes.  Mais en théorie politique, la question normative portant sur les mérites relatifs de la démocratie directe par rapport à la démocratie représentative a depuis longtemps donné lieu à une division insurmontable entre les partisans et les opposants de droits de participations élargie. Dans les trois dernières années, le débat sur les possibles avantages de la démocratie directe a été progressivement influencé par un rand nombre de résultats provenant d’études empiriques. Les contributions les plus anciennes portent surtout sur les effets premiers des institutions de la démocratie directe. Ces analyses se sont penchées sur la question de savoir si la démocratie directe apporte de meilleurs  résultats.  Néanmoins la seule stratégie pour combattre le profond désenchantement qui s’est installé dans la région du « printemps arabe », sera l’introduction et l’application de la démocratie directe qui s’impose comme la solution la plus efficace pour sortir de l’impasse. 

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