dimanche 11 mai 2014

De la démocratie inachevée dans les pays du printemps arabe : Esquisse d'une réflexion




Depuis la Grèce antique le mot « démocratie » s’est imposé comme la dénomination universelle du bien politique. Même les régimes qui en bafouent le plus évidemment les fondements considérés comme élémentaires n’osent pas s’en présenter ouvertement comme les ennemis, et prétendent plutôt en incarner une forme spécifique, réduisant les critiques qui leurs sont adressées à des manœuvres de déstabilisation politique ou à des manifestations d’arrogance culturelle comme s’était le cas des dictatures en Tunisie et en Egypte ; mais dans tous les cas, cette célébration unanime s’accompagne d’une véritable cacophonie de ses définitions. Les usages opposés de la notion de populisme constituent depuis trois ans dans les pays du « printemps arabe » un bon exemple d’une telle divergence : ce qui relève d’une stigmatisation pour les uns est revendiqué avec fierté comme la condition d’un accomplissement par les autres. Comment penser alors dans de telles conditions cette figure du bien politique et permettre le débat sur les conditions de sa réalisation ? Penser la démocratie dans les pays du « printemps arabe » implique de partir du constat de cette cacophonie et de la difficulté de s’accorder sur une définition consistante, au-delà des formules convenues sur « le pouvoir du peuple », ou encore d’une vision procédurale minimaliste. La constatation est ainsi parti du constat qu’il s’agissait d’un « mot en caoutchouc » pour reprendre une formule fameuse d’Auguste blanqui. Depuis plus de trois ans, le mot démocratie n’a ainsi cessé d’apparaître comme une solution et comme un problème à la fois car en lui ont toujours coexisté le bien et le flou. Bien loin de correspondre banalement à une sorte d’indétermination des voies de sa seule mise en œuvre, le flottement du mot démocratie participe plutôt de son histoire et de son essence. C’est cela que notre constatation s’est proposé d’éclairer en partant de ce fait pour proposer les éléments constituants d’une théorie de la démocratie dans les pays arabe. Mais comment faire la théorie d’un objet indéterminé, sur la caractéristique duquel les définitions les plus divergentes s’opposent ? La réponse à cette question nécessite une étude socio-historique pour décortiquer la penser politique arabe qui s’est habituellement abordée à partir des doctrine religieuses qui y sont nées ou des institutions ayant déterminé, de façon décisive, ses spécificités dans ce domaine.  

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