dimanche 6 avril 2014

Construire la Démocratie : une problématique qui reste ouverte






La notion de la démocratie possède un sens privilégié en philosophie politique, dont l’origine remonte à l’histoire de la Grèce antique, puisque le terme lui-même est construit sur la langue grecque. Ainsi « Dëmokratia » désigne le « gouvernement du peuple par le peuple » dans le cadre d’un État institutionnalisé qui incarne l’unité de la Polis. La démocratie est ainsi à définir en premier lieu comme un mode de gouvernement. Néanmoins, on sait que Platon en envisage d’autres et fait des régimes politiques, comme Aristote, une classification. Cette classification platonicienne est reprise depuis la Renaissance où la démocratie est re-pensée de nouveau comme un mode d’organisation et de gestion de pouvoir. La tradition conçoit le pouvoir comme étant de nature essentiellement politique et cela est vrai en grande partie car il signifie le droit de disposer de la « violence légitime » pour gérer les affaires quotidienne de la Polis (πόλις) ; c’est pourquoi on peut noter que le rapport entre citoyen et l’État, quelque soit le régime politique, est fondamentalement inégalitaire. Que ce rapport provienne d’un contrat social entre le peuple et les politiciens par transfert de souveraineté pour assurer la paix civile contre la tendance naturelle pour l’homme à être un « un loup pour l’homme » ou d’un contrat sociopolitique institué par le principe de la volonté générale où la nation conserve sa souveraineté et c’est toujours sur ce type de registre du rapport entre l’individu et l’État que la notion de pouvoir est analysée et comprise jusqu’à l’avènement des sociétés industrielles au 18ème siècle. Avec la Révolution Industrielle, l’émergence d’un véritable « pouvoir économique » constituait une force de plus en plus autonome face au pouvoir politique, du fait de l’évolution des sociétés touchées par ce mouvement d’industrialisation. Ce mouvement a conduit les philosophes à envisager une conception plus large de la notion du pouvoir. Le pouvoir en fait n’apparaît pas seulement comme politique, institutionnel mais aussi économique. Ainsi la notion du pouvoir a trait à toute forme d’organisation sociale hiérarchiquement constituée. Celui-ci peut donc concerner l’État, un parti politique, une association de la société civile, une entreprise, la famille…(etc.). Il est certain que la nature du fonctionnement du pouvoir dans ces diverses institutions sera différente mais le fait de la hiérarchie implique qu’il y ait des femmes et des hommes qui sont choisi ou bien élu, pour décider alors que la majorité de la population est là pour exécuter !!! Il convient par conséquent d’approcher le phénomène démocratique par cette vision plus large du phénomène de pouvoir, tel qu’il se présente de fait dans toute forme d’organisation sociale hiérarchisée. Il se pourrait bien que cette approche peut aider un réinterpréter cette équation compliquée du rapport entre démocratie, pouvoir et peuple. La question reste ouverte… 





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