mercredi 2 janvier 2013

Le dialogue comme stratégie de développement




La Tunisie postrévolutionnaire est un pays qui, tout en affirmant à l’envi l’importance du dialogue social pour le développement de l’économie et la qualité des relations sociales, confère à la pratique de ce dialogue une place très inférieure à ce qu’elle est dans la plupart des pays de la rive nord de la méditerranée. Cette situation tient à des raisons historiques et à des spécificités culturelles qui ont façonné le modèle des relations sociales durant des années. En effet, dans une économie et une société profondément marquées par les contraintes de la mondialisation technologique, économique et financière, il est souhaitable de développer une pratique des relations professionnelles où la négociation tienne une place plus active dans la production de la norme sociale, ce qui n’empêcherait pas l’Etat de continuer à jouer pleinement le rôle qui est le sien pour définir les principes, arbitrer les conflits et veiller à l’effectivité de l’ordre public. Encore faut-il que les acteurs socio-économiques bénéficient d’une légitimité incontestée, qui conditionne elle-même la légitimité des accords auxquels conduirait leur négociation commune. La faiblesse de la culture du dialogue, fait souvent obstacle à l’efficacité de la négociation : ce phénomène explique notamment la propension des conflits sociaux à chercher leur solution dans la rue. Le dialogue social a tout à gagner à la participation d’organisations reconnues, dont la représentativité soit validée de façon incontestée. Légitimité des acteurs sociaux et légitimité des accords sont indissolublement liés. La nouvelle gouvernance basée sur « l’open gov » constitue une approche comparatiste logique et nécessaire dans ce nouveau contexte. Il va de soi toutefois qu’on ne saurait faire abstraction des spécificités culturelles, sociales et économique qui caractérisent les situations propres à chacun de nos régions. Sans pouvoir être transposées de façon mécanique d’une région à l’autre, les formules qui ont plutôt réussi dans tel ou tel pays européen peuvent servir, sinon de termes de référence, au moins de base de réflexion pour reconstruire une nouvelle méthode de gouvernance basée sur la transparence et sur la participation des citoyens dans la gestion des affaires publiques. 

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