lundi 17 décembre 2012

Lorsque les ténèbres se dissipent




Il n’est jamais facile d’écrire l’histoire à chaud, au moment où les événements se déroulent,  alors que demeurent tant d’incertitudes pour mieux appréhender les causes directes ou indirectes du mouvement révolutionnaire qui a démarré en Tunisie et qui a inondé la plus part de la région arabe.  La Révolution Tunisienne a recouvrée de nouveau un grand espoir d’une vie meilleure, s’exprimant en lui la soif de dignité, d’égalité et de liberté. Le deuxième anniversaire de la Révolution Tunisienne  est reçu et célébré dans toute la Tunisie par une foule d’initiatives au plan local autant que national (et international), s’est prêté à une étude d’impact, comme on dit aujourd’hui, qui donne la possibilité de mesurer la mémoire (vive ou morte) de l’événement historique. La redécouverte du grand événement doit être encré dans la conscience interne des Tunisiens et c’est pourquoi  les références aux grandes dates sont d’une importance capitale pour forger une mémoire collective qui participe à la reconstruction de l’identité nationale.  Les événements qui se sont déroulés en Tunisie entre le 17 décembre 2010 et le 14 janvier 2011 constituent un tournent historique dans toute la région parce qu’ils ont inaugurés une nouvelle ère et des nouveaux espoirs dans tous le monde arabe. Cette position est traduite sur le terrain lorsqu’on s’interroge sur le bilan de la Révolution. Les Tunisiens adoptent en majorité une évaluation globalement positive: la Révolution était nécessaire, et les grandes protestations devant le ministère de l’Intérieure le 14 Janvier 2011 en est le temps fort assimilés à la prise de la Bastille dans la révolution française. La Révolution  Tunisienne a ouvert la carrière de la conquête des libertés, en marche vers la démocratie moderne, vers la pluralité et vers une société civile dynamique mais elle comporte aussi sa part d’ombre comme la terreur, l’insécurité et l’inflation. En effet, après plus de 20 ans de résignations, des millions de femmes et d’hommes sont descendus dans les rues à l’appel de leur fonds intérieur et à l’appel de leur patriotisme pour briser le verrou et ouvrir le champ de l’impossible. Par conséquent, il est important d’élargir l’angle d’analyse pour intégrer le contexte régional et de ne pas s’en tenir uniquement aux spécificités locales car les démenions philosophiques et symboliques de la révolution tunisienne étaient importante de point de vue géopolitique. Les événements qui se sont déclenchés en Tunisie se sont rapidement répercutés dans toute la région et dès que les manifestations ont été couvertes par les média, on vu des manifestations similaires en Egypte, en Libye et au Yémen puis en Syrie. Il est évident que chaque pays à ses propres spécificités socio-historique mais il existe aussi des points communs comme les facteurs économiques et politiques. Le prolongement de la révolution tunisienne dans l’espace peut s’expliquer par l’arrière plan culturel de la région mais aussi par le fait que les peuples arabes ont accumulés des valeurs qui ne sont pas visibles sur l’Agora mais qui demeurent vivantes. Le destin commun est le sentiment qui fait que chaque Arabes considère que ce qui se passe sur chaque coin de la Tunisie le concerne et ce à cause de la profondeur de l’histoire mais aussi à causes de la similarité des souffrances.  Néanmoins, le « model tunisien » est caractérisé par une révolution civil et pacifique qui a réussi à ébranler la dictature mais la question vitale qui s’impose aujourd’hui est de savoir comment traduire l’idéal révolutionnaire en un fait concret qui exige un projet précis sur le plan institutionnel, politique, économique et social.        

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