vendredi 13 avril 2012

Méditations sur les évènements de 9 Avril 2012



   Le 9 Avril 1938, à 11 heures, les étudiants de l’Université Zitouna ayant manifesté de la résidence de Bey à Hammam Lif, se rassemblement s’oriente ensuite vers la Kasbah où une délégation va à la rencontre du grand visir (Al Wazir al-akbar) alors que le reste des manifestants se rassemble devant Dar El Bey. A l’issus de la rencontre, Ali Darguouth se lance dans un discours incitant les manifestants à passer à l’action.  Entre temps Ali Balhouane est convoqué par le juge d’instruction en début d’après-midi : Il doit arriver à 14 heures au tribunal pour être interroger à propos du discours prononcé à la veille.  Une foule se rassemble alors devant le palais de justice où les forces de l’ordre accourent. A l’après midi de l’historique journée de 9 Avril 1938, un rassemblement populaire eut lieu devant le palais de justice où se trouvé Balhouane. Brutalement refoulé par les services de l’ordre, les manifestants refluèrent vers Bab Jadid, Bab Saouika et Bab Benat. La colère du peuple éclata alors en une émeute d’une violence sans précédent, et provoqua chez la police du protectorat la réaction la plus brutale que les tunisiens eut vues : Il y eut plus de 100 morts et un nombre considérable de blessés.

Après 74 années qui nous sépare de cet événement et après l’éclatement de la révolution tunisienne qui était un soulèvement pour la dignité, l’égalité et la liberté ; les tunisiens ont voulu se concilier avec leur mémoire nationale dans un lundi qui devrait être une journée de fête. Dès huit du matin, les manifestants sont arrivés à l’avenue Mohamed V avec leurs drapeaux, leurs pancartes et certains même des fleurs. Ils pensaient pour célébrer la mémoire de leurs martyrs tombés dans leurs luttes acharnées pour la liberté et l’indépendance du pays, tout simplement pour la Tunisie. Arrivant devant le théâtre municipal et devant le ministère de l’intérieur, ils sont aussitôt attaqués violement par des policiers eux aussi tunisiens !!!  Ainsi, la festivité prévue s’est transformée en une journée de répression aveugle, de matraquage et de folle violence.  Après le 14 Janvier 2011, on croyait que telle pratique n’est que de mauvais souvenir, mais voilà que les forces de l’ordre, que l’on croyait réconciliait avec la population et avec sa citoyenneté, viennent de nous rendre à l’évidence : Rien n’est changer chez le ministère de l’intérieur malgré les efforts accomplis.  Maintenant, la grande question qui doit être posé dans telle situation : Pourquoi une telle barbarie dans les interventions ? Pourquoi toute cette violence contre des citoyens tunisiens fiers d’être libre ? La punition collective pour oser braver l’autorité a été sanglant : Des dizaines de blessés, des dizaines de nez cassés et des dizaines des yeux tuméfiés, sans parler de l’utilisation exagérer des bombes à lacrymogène.
Cette réaction sanglante de la police qui était très intégrer dans sa citoyenneté lors  de la marche symbolique qui veut commémorer de l’indépendance le 20 Mars 2012, nous amène à poser un nombre important de question sur la nature de la formation de « nos force de l’ordre » ? Quels sont les modules programmés à « nos policiers » pour faire respecter les droits de l’homme, sa dignité physique et morale ?  Certes, il est vrai que la violence engendre la violence, et que les pierres jetés par quelques manifestants aurait fait douze blessés parmi les policiers, mais est-ce que une raison pour s’attaquer aussi violement contre les manifestants ? N’est-il pas possible de faire des descentes ciblées ou bien calmer l’atmosphère par un encadrement responsable de la situation ?  En effet, il ne faut pas oublier que l’Avenue Bourguiba symbolise pour les tunisiens la Révolution, la mémorable journée de 14 Janvier 2011 ; c'est-à-dire la liberté, la dignité et l’abolissement de la dictature. Manifester dans cette avenue englobe, pour toutes les tunisiennes et tous les tunisiens, beaucoup de symbolique et un nombre important de messages tacites.       
La menace sur la liberté reste forte, c’est pourquoi la progression du système démocratique naissant en Tunisie doit prendre en considération non seulement les côtés sécuritaire et économique, qui restent très importants pour protéger la survis de notre révolution, mais aussi la côté symbolique qui traduit le rationnel et l’irrationnel d’une époque postrévolutionnaire. Selon Aristote, ce qui est équitable, tout en étant juste, ne l’est pas conformément à loi, car la Raison en est que toute loi est générale et que, dans des cas d’espèce, il n’est pas possible de s’exprimer avec suffisamment de précision quand en parle de liberté, du droit et de contrat social.      















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