dimanche 22 avril 2012

Patrimoine et promotion économique dans la Tunisie post-révolutionnaire



   La Tunisie post-révolutionnaire célèbre, du 18 Avril à 18 Mai, le mois du patrimoine placé cette année sous le thème « Notre patrimoine, notre richesse ». Coïncidant avec la journée internationale des sites et des monuments (18 Avril), le mois de patrimoine de cette année sera marqué par le parachèvement des travaux dans le prestigieux Musée de Bardo et par l’ouverture des musée de Sousse et de Djerba.
La Tunisie, un pays qui recèle un patrimoine historique riche et varié constitué de centaines de sites archéologiques dont plusieurs sont classées par l’UNESCO comme patrimoine de l’humanité comme c’est le cas de Carthage, de Dougga, de Kerkouane, Kairouan, la Médina de Tunis, la Médina de Sousse et l’Amphithéâtre de Jem… (Etc.). Ces grands atouts ne constituent pour autant, de frais produits pour le développement régional, ou pour le lancement d’un tourisme culturel de « high quality ». Beaucoup de tunisiens manifestent un désintérêt total à l’égard de leurs histoire : ce rapport avec le passé est intimement lié au système éducatif suivit par l’Etat durant plus de deux décennie. Pour le tunisien, le passé est ce qui n’est plus, point final.  De prime abord, cette vision semple incompréhensible mais si en ce déplace sur une échelle microscopique pour analyse la mise en valeur des sites archéologues et leurs intégration dans le circuit économique, on peut noter que plus de la moitié des sites ne sont pas intégrés dans le circuit de production, ce qui nécessite une politique de restauration, de mise en valeur, d’aménagement territorial et de promotion culturelle où ils doivent occuper une place stratégique en tant que pôle de développement régionale. Combler les lacunes en matière de gestion des sites archéologique est une priorité importante pour qu’on puisse avoir notre place sur le marché méditerranée.   Cette politique de mise en valeur du patrimoine et de promotion culturelle nécessite quelques préparations pour qu’elle puisse compétitive dont : 

 1)  La préparation d’une infrastructure de base conforme aux   standards internationaux.

 2) Une solide formation en matière de présentation du produit culturel avec la création des évènements culturelle tout au tour du site dans le but d’attirer le maximum des visiteurs.

3) Soumettre les responsables des sites à une solide formation en matière de gestion culturelle, avec une obligation de résultat financière.

4) Réconcilier le tunisien avec son patrimoine en incitant les médias à participer dans le développement de l’esprit « Responsabilité » chez les citoyens.   

5) Mettre en place un projet national de valorisation du patrimoine culturel.

6) Améliorer les méthodes d’exposition qui doivent répondes au mesures international en matière du design, d’éclairage, de support muséographique allant de la vitrine au présentoir d’étiquette.

Ainsi le Patrimoine archéologique de la Tunisie peut constituer, malgré les carences, l’un des atouts du pays en matière de relance économique. Selon les experts de l’UNESCO, la culture est capable d’engendrer autant d’emploi que les industries. En Tunisie, l’expérience prouve qu’un emploi culturel permet de créer un ou plusieurs emplois additionnels d’une manière directe ou indirecte, se qui nous amène à être optimiste mais avec beaucoup de vigilance. Aujourd’hui, il y a lieu d’insister sur la nécessité d’opérer au plus vite possible la mise à niveau tant structurelle qu’opérationnelle du rôle des institutions du patrimoine pour qu’elles puissent occuper la place qu’elle mérite dans le contexte de la Tunisie nouvelle.          

vendredi 13 avril 2012

Méditations sur les évènements de 9 Avril 2012



   Le 9 Avril 1938, à 11 heures, les étudiants de l’Université Zitouna ayant manifesté de la résidence de Bey à Hammam Lif, se rassemblement s’oriente ensuite vers la Kasbah où une délégation va à la rencontre du grand visir (Al Wazir al-akbar) alors que le reste des manifestants se rassemble devant Dar El Bey. A l’issus de la rencontre, Ali Darguouth se lance dans un discours incitant les manifestants à passer à l’action.  Entre temps Ali Balhouane est convoqué par le juge d’instruction en début d’après-midi : Il doit arriver à 14 heures au tribunal pour être interroger à propos du discours prononcé à la veille.  Une foule se rassemble alors devant le palais de justice où les forces de l’ordre accourent. A l’après midi de l’historique journée de 9 Avril 1938, un rassemblement populaire eut lieu devant le palais de justice où se trouvé Balhouane. Brutalement refoulé par les services de l’ordre, les manifestants refluèrent vers Bab Jadid, Bab Saouika et Bab Benat. La colère du peuple éclata alors en une émeute d’une violence sans précédent, et provoqua chez la police du protectorat la réaction la plus brutale que les tunisiens eut vues : Il y eut plus de 100 morts et un nombre considérable de blessés.

Après 74 années qui nous sépare de cet événement et après l’éclatement de la révolution tunisienne qui était un soulèvement pour la dignité, l’égalité et la liberté ; les tunisiens ont voulu se concilier avec leur mémoire nationale dans un lundi qui devrait être une journée de fête. Dès huit du matin, les manifestants sont arrivés à l’avenue Mohamed V avec leurs drapeaux, leurs pancartes et certains même des fleurs. Ils pensaient pour célébrer la mémoire de leurs martyrs tombés dans leurs luttes acharnées pour la liberté et l’indépendance du pays, tout simplement pour la Tunisie. Arrivant devant le théâtre municipal et devant le ministère de l’intérieur, ils sont aussitôt attaqués violement par des policiers eux aussi tunisiens !!!  Ainsi, la festivité prévue s’est transformée en une journée de répression aveugle, de matraquage et de folle violence.  Après le 14 Janvier 2011, on croyait que telle pratique n’est que de mauvais souvenir, mais voilà que les forces de l’ordre, que l’on croyait réconciliait avec la population et avec sa citoyenneté, viennent de nous rendre à l’évidence : Rien n’est changer chez le ministère de l’intérieur malgré les efforts accomplis.  Maintenant, la grande question qui doit être posé dans telle situation : Pourquoi une telle barbarie dans les interventions ? Pourquoi toute cette violence contre des citoyens tunisiens fiers d’être libre ? La punition collective pour oser braver l’autorité a été sanglant : Des dizaines de blessés, des dizaines de nez cassés et des dizaines des yeux tuméfiés, sans parler de l’utilisation exagérer des bombes à lacrymogène.
Cette réaction sanglante de la police qui était très intégrer dans sa citoyenneté lors  de la marche symbolique qui veut commémorer de l’indépendance le 20 Mars 2012, nous amène à poser un nombre important de question sur la nature de la formation de « nos force de l’ordre » ? Quels sont les modules programmés à « nos policiers » pour faire respecter les droits de l’homme, sa dignité physique et morale ?  Certes, il est vrai que la violence engendre la violence, et que les pierres jetés par quelques manifestants aurait fait douze blessés parmi les policiers, mais est-ce que une raison pour s’attaquer aussi violement contre les manifestants ? N’est-il pas possible de faire des descentes ciblées ou bien calmer l’atmosphère par un encadrement responsable de la situation ?  En effet, il ne faut pas oublier que l’Avenue Bourguiba symbolise pour les tunisiens la Révolution, la mémorable journée de 14 Janvier 2011 ; c'est-à-dire la liberté, la dignité et l’abolissement de la dictature. Manifester dans cette avenue englobe, pour toutes les tunisiennes et tous les tunisiens, beaucoup de symbolique et un nombre important de messages tacites.       
La menace sur la liberté reste forte, c’est pourquoi la progression du système démocratique naissant en Tunisie doit prendre en considération non seulement les côtés sécuritaire et économique, qui restent très importants pour protéger la survis de notre révolution, mais aussi la côté symbolique qui traduit le rationnel et l’irrationnel d’une époque postrévolutionnaire. Selon Aristote, ce qui est équitable, tout en étant juste, ne l’est pas conformément à loi, car la Raison en est que toute loi est générale et que, dans des cas d’espèce, il n’est pas possible de s’exprimer avec suffisamment de précision quand en parle de liberté, du droit et de contrat social.      















vendredi 6 avril 2012

Les deux images de Bourguiba


   Habib Bourguiba, est le premier président de la République Tunisienne et l’un des plus grand Leadres de la lutte contre le protectorat français.  Durant la période de Ben Ali (1987-2011), l’image du Bourguiba on tant que Leader nationaliste est devenue presque absente dans les manuels scolaire  d’Histoire.  Que dire en si peu de mots que Bourguiba vient de ressuscité grâce à la révolution ! Mais, il ne faut pas oublier qu’en règle générale, en période de trouble et d’instabilité, le peuple a besoin de valeurs sûres. On ira donc fouiller dans son passé pour les chercher. Le modèle de société solide développer par Bourguiba s’est avéré un modèle solide ayant permis, en tout cas, à la Tunisie d’être un Etat moderne, tout en gardant ses spécificités.

              Mais en quoi consiste ce modèle bourguibien ?

Par honnêteté intellectuelle, disons que Bourguiba était la plus grande personnalité qui a marqué le 20ème siècle tunisien : Ses longues années de combats (avec ses confrères) pour l’indépendance, ses années de prisons et d’exil, ses déterminations et son attachement « relatif » aux valeurs universelles de liberté, de progrès et de justice, ont fait de lui un grand homme politique tant à l’échelle nationale qu’à l’échelle arabe et africain. Bourguiba, qui était instruit dans les deux langues (arabe et français) était un homme cultivé, très doué par l’Histoire et surtout par la révolution française. Le Zaïm (comme aimait l’appelait les tunisiens) a mené la société tunisienne a dépassé ses structures traditionnelle, et l’a guidé vers des structure sociale plus moderne avec le dépassement de la tribu comme un moyen d’organisation sociale fondée sur les liens de parenté vers une nouvelle notions plus large  « la nation tunisienne » qui devint une notion englobant de toute les spécificité de la Tunisie postcoloniale.  Le planing familial ou la limitation des naissances, la généralisation de l’Enseignement, le Code de Statut Personnel et les droits de femmes, la modernisation de l’administration … (Etc.). En un mot l’édification d’un État moderne dont tout les tunisiens (ou presque tous) lui sont redevables et reconnaissants. Honnête, propre, visionnaire, Bourguiba était avant-gardiste de un nombre important de domaine.  Mais, l’autre Bourguiba était cet autoritaire qui n’hésitait pas à effacer  ses opposants. Il avait une vision utopique qui traduit l’Histoire de la Tunisie en lui, et lui seul. L’Etat tunisien durant son règne était résumé en sa personne avec un encadrement de sa machine politique qu’était le Parti du Néo-Destour puis le Parti Socialiste destourien. La lourde peines de prisons des leaders de mouvement Perspectives et bien d’autres opposants dont les ceux du mouvement islamistes alors naissant sont bien des signes de sa personnalité autoritaire anti-démocratique. Contrairement à Léopold Senghor, le président sénégalais, Bourguiba a choisi la présidence à vie avec l’introduction des élections truquées et leurs résultats sur mesures, le culte de la personne, et l’absence de la liberté.
Pour l’heure on doit noter que Bourguiba est encore vivant, avec sa pensée qui est une continuité de pensée réformiste tunisienne commencée depuis le 19ème avec Khérédine Pacha, Mahmoud Kabadou, Salem Bouhajeb, Bayrem V, Mohamed Taher Ben Achour et beaucoup d’autres.